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Par bluesy le 23 Juillet 2019 à 23:42
Nous déjeunons à Etchmiadzin dans un restaurant social « The song of the old days ». Nous sommes servis par des retraités de plus de 63 ans et par des jeunes en apprentissage. Le restaurant porte le nom d’un film arménien « La chanson des vieux jours » de Albert Mkrtchyan. Les musiciens ont également plus de 63 ans.
une décoration sympa :
Au menu : on commence par les crudités servis avec du fromage et dde la sauce yaourt à l’ail, malash (poulet émincé) et pour terminer un gâteau aux amandes (habituellement, il est servi à Noël, on met une pièce de monnaie dedans, celui qui tire la bonne part sera riche toute l’année). Pour accompagner les plats, c’est le lavash, des galettes de pain.
Je vous parlerai de la préparation du lavash dans les jours prochains.
Autres repas :
toujours en début de repas : les crudités avec du fromage sec. Nous avons mangé presque toujours un potage. Pour terminer, souvent des fruits (des cerises), et soit du café ou du thé ou une infusion. En général, les repas ont été excellents !Crudités, haricots verts, beignets d’aubergines, crêpe fourrée de pommes de terre, Soupe épaisse avec légumes et viande. Lavash. Fruits. Infusion de mélisse.
À Gyumri, repas au Cherkezi Dzor, centre de pisciculture, au bord de la rivière, . Crudités. Filets de poisson, œufs de truite, gingembre, fromage. Truites endémiques du lac Sèvan (mais ici, ce sont des truites d’élevage). La truite du lac Sèvan est interdite à la pêche. Plante sauvage : cerfeuil tubéreux. Esturgeon. Gâteau arménien avec de la confiture d’argouse (arbre épineux avec de petits fruits orange). Les argouses sont aussi utilisées pour faire de l’huile cicatrisante extraite des pépins. Pour faire la confiture, on mixe les fruits et on sucre. Tisane aux 25 herbes.
Mercredi 26 soir ; crudités fromage, raviolis au porc et légumes genre épinards, poulet cuit dans le vin, purée, glace et crêpe
vendredi 28 midi à Getak (le long de la rivière Yèghèguis) : tomates, aubergines cuites sur feu de bois. Lentilles,salade de tomates, herbes, fromage. Boulettes de bœuf, nouilles sautées au feu de bois. Cerises, abricots.
Samedi 29 midi au restaurant de Tatev : crudités, lentilles, brochettes de bœuf haché, fruits.
Samedi 29 soir à l’hôtel : repas excellent, courgettes fourrées au bœuf, betteraves carottes, noix hachées menu, groseilles. Champignons farcis. Potage. Bœuf et légumes cuits en papillote dans un lavash. Chou à la crème.
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Par bluesy le 22 Juillet 2019 à 19:10
La Cascade, imaginée par Tamanian, a été construite dans les années 1970 et abrite le centre d’art contemporain Cafesjian depuis 2009. Le bâtiment est constitué de jardins en terrasse, de fontaine qui s’étagent sur 5 niveaux.
la cascade et la statue de Tamanian :
on s'approche :
Au pied du monument, les pelouses de la rue Tamanian accueillent des statues.
Barry Flanagan (1941-2009) lapin boxeur sur une enclume, lapins sur éléphants, acrobates, lapin sur une cloche,
Robert Indiana (1928-2018) Love
Joana Vasconcelos (°1972) tasse de thé
Fernando Botero (°1932) femme fumant une cigarette, chat, guerrier romain,
Tom Hill (°1986)
Christopher Hiltey (°1953) Danse de la lune
Guy Buseyne (°1961) Le mur
John Clive colonnes du village olympique de Londres
Saraj Guha (°1966) Sauts d’impalas
Peter Woytuk (°1958) Kiwi
Pour monter tout en haut de la Cascade, on a le choix : un escalier de 572 marches ou des escalators qui permettent d’admirer des œuvres d’art et à chaque palier, on peut déboucher sur le palier extérieur où se trouvent d’autres œuvres d’art. il y en a d’autres aussi dans les galeries à l’intérieur mais nous n’avons pas eu le temps d’y entrer. Toutes ces sculptures ont été donnés par Gerard L. Cafesjian qui a donné son nom au musée. Du haut de la Cascade, on peut grimper jusqu’au monument qui domine la ville : le monument des 50 ans de l’Union Soviétique. Nous n’y sommes pas allés et nous sommes contentés d’admirer la vue sur la ville. Hélas, le Mont Ararat était caché par les nuages.
David Breuer-Weil (+1965) Le visiteur
Jaume Plensa (°1955) Stitting Tatto. La statue change de couleur...
Zhao hui Liu ours polaire
Martin Debenham (°1980) Aigle d’or
Cafesjian chrystal tower (cristaux Swarovski et obsidienne)
David Martin, plongeurs
Richard Cresswelle papillon
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Par bluesy le 21 Juillet 2019 à 13:51
Érevan a été fondée en 782 avant notre ère. Au début, c’était l’empire d’Ourartou. S’ensuit ensuite une série de batailles, de pillages, de séismes, de massacres jusqu’en 1918 où elle devient la capitale d’une des 15 républiques soviétiques. C’est la douzième ville à devenir capitale d’Arménie. L’architecte Alexandre Tamanian remodèle alors la ville.
Érevan compte un peu plus d’un million d’habitants. C’est une ville très boisée (40 % de verdure). C’est très agréable de se promener dans les rues ombragées ou bordées de pelouses. Un peu partout il y a des fontaines et des jets d’eau. L’air conditionné est partout, dans le car, dans les restaurants, dans les hôtels, les musées. Mais dehors, il faudra obligatoirement user de la crème solaire, du chapeau et boire de l’eau.
Le centre d’Érevan est en forme de soleil au centre duquel se trouve la Place de la République avec le musée national d’Histoire de l’Arménie, le palais du Gouvernement, des hôtels. La plus grande partie de la ville est sur les collines.
Le Vernissage c’est le marché aux puces d’Érevan. On y trouve de tout mais il faut chercher… Grâce à Arminée, j’ai pu trouver pour Laurent un stand où il y avait de vieux livres d’échecs. J’ai choisi celui de Botvinik, GMI russe, plusieurs fois champion du monde. En Arménie, l’enseignement des échecs est intégré dans les programmes scolaires et les champions sont nombreux : Levon Aronian, Vladimir Akopian, Gabriel Sargissian et Tigran Petrossian dont le portait se trouve sur le nouveau billet de 2000 drams.
des joueurs de jacquet (nardi en arménien)
à l'entrée du Vernissage, statue de Garegin Nzhdeh, homme politique arménien avant la soviétisation :
Il y a de nombreuses statues ou bustes sur les places ou dans les rues mais la plupart de mes photos sont ratées (prises dans le car ou à contrejour).
Hayk Bzhiskhyan, révolutionnaire bolchevik, connu sous le nom de Gaya Gai. On dit qu’il y a un code pour les statues équestres : si le cheval se cambre, cela signifie que le cavalier st mort au combat, si l’une des pattes antérieures est levée, c’est qu’il mort de ses blessures et si les quatre jambes reposent au sol, c’est qu’il est décédé de mort naturelle. Certains disent que c’est une légende urbaine et que nombreux cas la contredisent (statues équestres de Napoléon, de Louis XIV…). En tout cas, Gaya Gai a été abattu au moment des grandes purges de Moscou (il a été réhabilité par la suite).
David de Sassoun, héros légendaire et son cheval Poulain-Djalali qui parle comme un humain et vole comme un oiseau.
Karabala, rue Abovyan. C’était un vendeur de roses rouges, amoureux de l’actrice Arus Arsyan. Emprisonné pour avoir tué un rival, il rencontra en prison le poète Yeghiché Tcharents (qu’on voit sur le billet de 1000 drams).
Fire dance (Lilith)
La place Charles Aznavour abrite le cinéma Moscou où a lieu le festival de l’Abricot d’Or, une fontaine avec les 12 signes du zodiaque, un jeu d’échecs géant, des statues faites avec des métaux de récupération par Ara Arakelian.
Nous visitons le Musée d’Histoire de l’Arménie. L’audioguide est bien pratique pour entendre les explications d’Arminée. Malheureusement, les photos sont interdites et je me contenterai d’acheter un livre sur le musée.
roi Gagik I Bagratid
vierge à l'enfant monastère Haghatsin 13 è
bas-reliefs dans les rues :
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Par bluesy le 17 Juillet 2019 à 23:47
Etchmiadzin est le siège du Catholicos de tous les Arméniens. Son nom précédent était Vagharchapat , l’ancienne capitale de Tiridate III. Dès le VII è siècle, Narsès III, le Bâtisseur, déplace le catholicossat à Zvartnots. Le siège fut déplacé plusieurs fois avant de revenir à Etchmiadzin.
Nous entrons par l’est sur la place Komitas par une porte monumentale ornée d’un bas-relief représentant à gauche le roi Tiridate et à droite Saint Grégoire l’Illuminateur.
On se retourne pour regarder le côté à côté de la porte. À droite, se trouve un autel où a lieu la fête du raisin le 18 août. Pour la fête du Saint-Chrême, on prépare 40 jarres d’huile en 40 jours.
Tout autour de la place, il y a des bâtiments en tuf de différentes couleurs. Sur le côté nordde la place, ont été dressés des khatchkars roses qui viennent du cimetière de Djoulfa dans la République autonome de Nakhitchevan (Azerbaïdjan). Ce cimetière, le plus grand de l’Arménie historique , comptait 10 000 khatchkars (prononcez « ratchkage) a été détruit par l’Azerbaïdjan en 2005.
Ils datent de 1602 à gauche et 1603 à droite
au loin, on voit Sainte-Gayané (la mère supérieure de Hripsimé, martyrisée elle aussi):
La cathédrale d’Etchmiadzin a été construite en 303 par Grégoire l’Illuminateur, elle a été remaniée à plusiuers reprises. Etchmiadzin veut dire « la descente du fils unique ». La légende raconte que Dieu est descendu du ciel ; avec son marteau d’or, il a frappé la terre à l’endroit où Grégoire devait construire l’église. La cathédrale fut détruite puis reconstruite plusieurs fois.
Nous nous contentons de regarder la cathédrale de l’extérieur. Elle est en rénovation à l’extérieur, comme à l’intérieur. Nous ne verrons donc pas les magnifiques fresques. Elle a le même plan que notre oratoire de Germigny-des-Prés, qu’on dit construit par l’architecte arménien Odo de Metz. La partie gauche est du 19 è alors que la partie à droite du pilastre est du 5 è siècle. La coupole est supportée par quatre piliers. Le clocher campanile est du 17 è siècle.
En face de la cathédrale, se trouve le monument du génocide, il a été dressé en 1965.
un spectacle se prépare sans doute :
L’Arménie a été évangélisée par les apôtres Thaddée et Barthélémy. Le roi Tiridate III (ou IV?) se convertit en 301 et l’Arménie est le premier pays à adopter le christianisme comme religion d’état.
L’Église arménienne n’est pas orthodoxe. Elle ne reconnaît pas l’autorité du pape, elle a son propre patriarche, le catholicos qui est aussi celui de tous les Arméniens, d’Arménie et de la diaspora (10 pays). On dit qu’elle est autocéphale.
l’Église Arménienne a rompu avec l’Église de Rome après le quatrième concile, celui de Chalcédoine, en 451 (l’Église arménienne n’avait pas participé à ce concile à cause d’une bataille perdue contre les Perses). C’est une église anté-chalcédonienne. Les églises orthodoxes (grecque, roumaine, bulgare, serbe, russe, géorgienne…) se sont séparées de Rome en 1054. L’Église Arménienne est appelée primitive, apostolique ou Église des trois conciles (Nicée, Constantinople, Éphèse) mais on ne peut pas l’appeler orthodoxe.
Le différend porte sur la nature du Christ. Les Églises catholiques et orthodoxes pensent que le Christ est 100 % homme et 100 % dieu (1+1 = 1). L’Église arménienne est monophysite, pour elle le Christ a une seule nature : la nature humaine est absorbée par la nature divine.
L’Église catholique met l’accent sur la pénitence alors que l’Église arménienne met l’accent sur la résurrection.
En Arménie, Noël se fête le 6 janvier. À l’origine, Noël était fêté le 6 janvier. Pour combattre le paganisme, le Pape a fixé le jour de Noël le même jour que le solstice d’hiver, le 21 décembre. Mais une erreur de calcul a fait qu’on fête Noël le 25 décembre.
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Par bluesy le 14 Juillet 2019 à 21:51
L’église Sainte-Hripsimé d’Etchmiadzin a été construite en 618. La légende raconte que Dioclétien (284-305) tomba amoureux de la belle Hripsimé qui repoussa ses avances et s’enfuit avec 40 autres vierges (dont Gayané) en Arménie où le roi Tiridate IV (296-330) ou est-ce Tiridate III (287-298), les avis diffèrent (d’autres sources donnent Tiridate III (273-330). Donc, le roi Tiridate tomba également amoureux de la belle. Devant son refus, il la fit mettre à mort avec ses compagnes en 301. Il fut alors transformé en sanglier. Pour retrouver sa forme humaine, il dut se convertir et délivrer Grégoire l’Illuminateur du cachot où il l’avait fait enfermer, à Khor Virap. Grégoire fit construire un mausolée à l’endroit du martyre et l’église que nous avons vue fut construite par la suite à cet endroit. 301est le début du christianisme devenu religion d’état.
Le tambour de l’église à 16 faces date du VII è siècle, il prolonge les murs et supporte la coupole. Le porche surmonté d’un clocheton est beaucoup plus récent. À l’extérieur, il y a des niches trapézoïdales, c’est une protection contre les séismes.
L’église a un plan tetraconque tetraniche (quatre absides avec quatre niches intercalées entre les absides). À l’extérieur, c’est un carré et à l’intérieur elle a la forme d’une croix inscrite.
Des trompes coupent la forme carrée pour la transformer en octogone puis des trompillons font passer l'octogone au cercle de la coupole.
Le programme nous proposait d’assister à une liturgie à la cathédrale d’Etchmiadzin mais celle-ci est en travaux et nous nous sommes faits tout petits pour assister à la liturgie dans l’église Sainte-Hripsimée. Nous sommes dimanche et l’église est pleine de fidèles. Les femmes doivent être couvertes, on prête des mantilles en dentelle à l’entrée de l’église.
L’office dure deux heures mais nous ne restons qu’une demi-heure. Les officiants portent différents habitas sacerdotaux : le principal a des habits colorés, et ornés de broderies d’or : une longue chasuble jaune avec un col relevé, droit et raide, le vakas, et une mitre (saghavart) sur la tête. Il porte aussi des manchettes et une ceinture sous la chasuble. Il est entouré de deux diacres en habits beige et rouges. Il y a aussi un prêtre vêtu d’une longue robe noire et d’un capuchon pointu noir.
Dans l’église apostolique d’Orient, les prêtres peuvent être mariés. Ils doivent d’abord se marier, avoir un enfant et ensuite sont ordonnés. Le prêtre marié ne peut pas grimper d’échelons. Les prêtres célibataires reçoivent une ordination différente, et peuvent faire carrière.
Dans une église arménienne, il doit y avoir trois éléments :
1 - un autel surélevé (séparation du monde céleste) accessible uniquement au prêtre
2 un rideau rouge qui est tiré à certains moments quand le prêtre prend le rôle du Christ, il se ferme aussi à l'eucharistie pour garder le mystère. Le rideau reste fermé pendant les 40 jours du carême (mais la messe est quand même dite). S’il n’y a pas de rideau dans une église, cela veut dire qu’il n’y a pas d’office.
3 - la croix ne comporte jamais de Christ crucifié. La croix est celle de la victoire sur la mort. C’est un tableau de la Vierge à l’enfant qui se trouve au-dessus de l’autel.
Il n'y a pas d'iconostase en Arménie (sauf à trois endroits).
La messe s’accompagne de chants, une chorale de 5 femmes en robe rouge se trouve sur le côté. Puis les prêtres font le tour de l’église et les fidèles déposent des grains d’encens dans l’encensoir. Le prêtre leur fait embrasser la croix. La procession représente la vie terrestre du Christ.
À certains moments, le diacre agite les flabellums (c’est un disque muni de clochettes au bout d’un manche), cela imite le bruissement des ailes des anges (on voit ce flabellum derrière l'enfant de chœur à gauche sur la première photo de la liturgie)
La communion se fait sous les deux espèces.
Les fidèles quittent l’église à reculons.
vidéo de Guy :
ci-dessous deux vidéos commentées par un religieux et par Jean-Pierre Mahé, historien, auteur de "L'Arménie à l'épreuve des siècles", livre mis à notre disposition par Jean-Jacques durant le voyage.
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