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Par bluesy le 8 Décembre 2019 à 23:38
Ce jardin se trouve à l’ouest de Yazd. Le pavillon de style qâtjâr a été construit au 18 ème siècle par le gouverneur de Yazd, Mohammed Taghi Khan-e Bafghi et comporte une tour du cent (bâdgir) de près de 35 m, la plus haute d’Iran. Dans cette région, il pleut 250 mm par an, à la fin de l’automne et au début du printemps. Dans le désert, le jardin représente la puissance et l’exploit d’avoir réussi à faire pousser un jardin (symbole du paradis) dans le désert (qui représente l’enfer).
Le jardin (ou chahar-bag) est typique des jardins persans. Il est entouré de murs et composé de quatre parterres quadrillé par un canal et des fontaines. L’eau descend de la montagne par un système de canaux appelé qânâqt. Dans le jardin, les arbres fruitiers, grenadiers, vigne, cèdres, pins et rosiers sont abondants.
le mur d'enceinte :
Dans les jardins persans, il y a au moins un pavillon. Ici, il y en a un (avec la tour du vent) installé sur le premier tiers du jardin et réservé aux invités et un autre, à l’autre extrémité du canal, occupé par les serviteurs.
le pavillon des invités et sa tour du vent :
vers le pavillon des serviteurs :
Revenons à la tour du vent, appelé bâdgir. C’est un système de ventilation très ingénieux. . Elle est en argile. L’air créé par la différence entre la température extérieure et la température intérieure s’engouffre à l’intérieur par les fentes et descend jusqu’au bassin d’eau qui filtre les poussières. L’eau est refroidie par l’air froid. L’air chaud remonte. Il y a presque 18° de différence entre l’intérieur et l’extérieur.
La tour, de structure octogonale, comporte huit cheminées indépendantes.
Les bâtons situés sur la tour servent à maintenir la tour en cas de séismes.
un peu de repos dans le jardin :
non, je ne prendrai pas cet escalier :
D’autres tours du vent, moins hautes, sont dans le bâtiment des propriétaires.
Un ingénieux système permet de boire avec une paille jetable.
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Par bluesy le 8 Décembre 2019 à 21:22
Certaines portes ont deux heurtoirs : ils ont un son différent, de cette façon les propriétaires savent si c'est un homme ou une femme qui frappe et si les femmes doivent se couvrir pour aller ouvrir(ou pas). Mais parfois des petits malins frappaient avec le heurtoir femme. Sur les deux premières photos, le heurtoir femme est à droite en forme d'anneau et produit un son aigu et le heurtoir gauche est en forme de marteau, il faut frapper plus fort !
ici, le heurtoir femme est à gauche. C'est la porte de la belle maison des Tabatabaei à Kashan :
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Par bluesy le 6 Décembre 2019 à 16:03
Les ruelles de Yazd contrastent avec les rues commerçantes plus animées. Elles sont peu élevées mais ont parfois un sous-sol sur plusieurs niveaux, ce qui est pratique pour lutter contre les températures extrêmes d’été et d’hiver.
La promenade dans ces ruelles très agréable. Mais il se fait tard, et Hamed nous offre une glace pour le goûter.
Les ruelles se ressemblent un peu toutes mais pour moi, chacune a son charme et rappelle un bon moment.
deux heurtoirs : ils ont un son différent, de cette façon les propriétaires savent si c'est un homme ou une femme qui frappe et si les femmes doivent se couvrir pour aller ouvrir. Mais parfois des petits malins frappaient avec le heurtoir femme. Le heurtoir femme est à droite en forme d'anneau et produit un son aigu et le heurtoir gauche est en forme de marteau.
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Par bluesy le 5 Décembre 2019 à 20:58
Nous sommes à Yazd, la ville des Zoroastriens. Yazd est une des plus anciennes villes, après Ur en Mésopotamie. C’est une ancienne ville caravanière, sur la route de la soie. Actuellement, Yazd compte 0,5 million d’habitants pour une superficie égale à celle de Paris.
Les habitants de Yazd sont réputés pour leur diplomatie, leur ambiance bon enfant. Dans cette ville, les musulmans, juifs, arméniens, zoroastriens cohabitent bien.
Promenade dans le bazar et dans les rues de Yazd. Tchadors et robes à l’occidentale.
la fête du martyr Hussein approche et les rues se couvrent de drapeaux noirs
je vous expliquerai plus tard ce qu'est cette étrange construction sous le pishtak :
cette boîte décorée de deux mains est destinée à recevoir les dons de solidarité :
Demain, la suite des visites à Yazd.
J'aurais aimé assister à une séance d'entraînement dans le Zurkaned. Mais cela n'était pas prévu au programme et Hamed nous a dit que c'était beaucoup moins authentique qu'avant, fait avec des enfants, et pour les touristes.
Une émission est passée à la télé il y a quelques mois et j'ai appris que :
Le zurkhanek (maison de force) où l’on pratique une lutte très ritualisée. Les athlètes (pahlevan = héros) s’entraînent en groupe et en rythme, accompagnés par des chants inspirés des poèmes de Hafez et des chants du Shanameh, épopée iranienne. Le morshed, patron du zurkaned, joue du tambour. C’est le maître de cérémonie. Il guide les sportifs et les encourage avec les chants et le son du tambour.
L’athlète doit avoir des qualités physiques mais aussi morales. Il doit être le modèle des autres.
L’arène est sacrée et représente la modestie et l’humilité. Les athlètes sont plus bas que les spectateurs, ce qui signifie qu’ils sont modestes.
L’arène symbolise aussi la tombe.
Les athlètes exécutent une sorte de danse en tournant sur eux-mêmes, commes les derviches, ce qui leur permet de se défendre avec leur sabre de tous les côtés. Mais cela ne provient pas du tournoiement des soufis. Ils tournent des bordures au centre et là, ils s’arrêtent de tourner, au nom de l’unité, de la droiture.
Une vidéo prise sur le net :
les repas du jour :
Lundi 14 midi : Restaurant hôtel Vili (maison du gouverneur Hamil). Le patron du restaurant nous autorise à nous dévoiler. Soupe. Caille avec tomates. Ragoût d’agneau avec pois chiches, oignons, safran, double concentré de tomate. Riz.
Lundi 14 soir : Dadhotel restaurant. Nous dînons sur le toit. Crudités. Feuille de vigne avec riz, yaourt séché, aubergine et œufs, poissons, veau aux oignons et épices. Poulet grillé au basilic, estragon et persil. Fruits.
Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour apprécier les installations de l'hôtel Arg :
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Par bluesy le 3 Décembre 2019 à 22:54
Avant d’arriver à Yazd, nous faisons un arrêt à Cham, village zoroastrien. Quand j’étais ado, j’avais un correspondant indien, habitant à Bombay (maintenant Mumbaï), fils de commerçants. Kushru était Parsi, descendant des Zorastriens qui avaient quitté l’Iran au moment de la conquête musulmane. J’avais été très étonnée d’apprendre que, au moment de sa mort, son corps serait exposé en haut des tours du silence (dakma) et dévoré par les vautours. Je ne sais pas si cette pratique est encore autorisée en Inde (il me semble que oui mais rendue difficile par la raréfaction des vautours). En Iran, elle est interdite depuis 1975.
Hamed nous propose de monter au sommet de la tour du silence de Cham. Nous sommes en fin de journée, nous pourrons nous reposer et la montée sera moins rude que celle de la tour du silence de Yazd. Le soleil commence à se coucher et la roche prend de belles couleurs.
en file indienne:
Le zoroastrisme est une des premières religions monothéistes, elle date de plusieurs siècles avant JC. Eette religion a été instituée par Zarathoustra (Zoroastre). C’est une adaptation du mazdéïsme. Le dieu est Ahura Mazda et le livre sacré l’Avesta. Zoroastre prêchait un dualisme qui repose sur la dualité entre le bien (Spenta Mainyu, fils d’Ahura Mazda et le mal (Angra Mainyu ), le jour et la nuit, la vie et la mort.
Les zoroastriens respectent le feu (Atar) comme symbole divin.
Il y a encore 40 000 zoroastriens en Iran (30 000 à Yazd). Ils sont bien tolérés, le zoroastrisme est considéré comme religion officielle, au même titre que les autres religions du Livre. Ils ont leur représentant au Parlement.
Les Zoroastriens prescrivaient l’usage du musc pour la purification. Le musc provient d’une glande des moschidae, petits cerfs qui vivent dans l’Himalaya. Les caravaniers le transportaient du Tibet jusqu’à Yazd qui se trouvait sur la route de la soie.
Pour ne polluer ni le ciel ni la terre, les solaur (ceux qui s’occupaient des morts) déposaient au sommet des tours, sur une dalle de pierre, les dépouilles de leurs morts, exposées au soleil et aux vautours. Seul, le roi avait le droit d’être enterré car il était divin. On mettait un morceau de viande sur la poitrine du mort. Comme l’exposition des corps est interdite, les Zoroastriens ont recours maintenant à l’inhumation dans des caveaux tapissés de ciment pour que les corps ne soient pas en contact avec la terre.
L’intérieur circulaire de la tour est divisé en quatre zones concentriques. La partie circulaire contre le mur extérieur de la tour était consacrée aux hommes, le deuxième cercle aux femmes, le troisième aux enfants. Le quatrième comprenait un puits où l’on conservait les ossements.
L’ensemble funéraire de Cham se situe à l’est du village. Au pied de la tour, on voit des khaele, installations qui comprennent l’auberge, la loge du gardien, la tour de la lanterne, le brasero et la tour du silence.
Le village de Cham compte 15 habitants, tous zoroastriens. Le village est entouré de vergers de grenadiers, pistachiers, noyers.
Les maisons ont une structure en bois recouverte de terre. Quand la terre est sèche, on enlève le coffrage de bois.
Aérations des chaudières.
Nous entrons dans la cour du temple du feu au milieu de laquelle trône un cyprès de 3000 ans, le Pir Sarv. Il mesure 18 m et est attentivement surveillé car il a subi des dégâts suite aux tempêtes et invasion d'insectes. Nous donnons un petit billet à la dame qui nous a gentiment accueillis.
les avis de décès :
Nous arrivons à Yazd. Comme d(habitude, le chauffeur est obligé de traverser la route pour faire contrôler sa fiche.
Le repas du soir se fait à l’hôtel Arg. Soupe de lentilles avec aneth et double concentré de tomates servie à table. Soupe épinards (ou oseille?) au vinaigre (c’est la spécialité de Yazd). Buffet (gratin de courgettes, tomate farcie, poulet). Dessert : gelée et halva.
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